MOSCOU - Cela ne devait pas fonctionner ainsi. On s'attendait à ce que l'équipe canadienne de hockey junior s'amène en Russie et tente de remporter, les jambes alourdies par le décalage horaire, quelques victoires lors des quatre premiers matchs de la Super Série avant de rentrer au pays pour la deuxième portion de cet affrontement.
Le Canada a plutôt balayé les quatre parties. Les visiteurs ont eu le dessus dans chacune des rencontres, à l'exception de la période initiale du premier match, disputé à Ufa. Le Canada tirait alors de l'arrière 2-0.
Les Canadiens menacent d'enlever tout suspense à cette série s'ils l'emportent mardi soir à Winnipeg.
L'enjeu serait alors à peu près nul pour les juniors canadiens, si ce n'est la fierté et l'occasion d'impressionner suffisamment les recruteurs de Hockey Canada pour être retenus au sein de l'équipe qui participera au championnat mondial junior, en décembre.
Après Winnipeg, les deux équipes s'affronteront mercredi à Saskatoon, vendredi à Red Deer, en Alberta, et dimanche à Vancouver.
La série commémore le 35e anniversaire de la Série du siècle, disputée en 1972 entre le Canada et l'Union soviétique.
Le fait que les juniors canadiens dominent à ce point la Super Série est ironique. En effet, c'est au cours de la Série du siècle que les Canadiens ont commencé à comprendre que l'équipe nationale soviétique jouait de façon plus disciplinée et affichait plus de créativité à l'offensive que le Canada, et que les joueurs soviétiques étaient plus en forme.
Il en va tout autrement cette fois, alors que c'est l'équipe du Canada qui affiche le plus de dynamisme.
"Cette équipe bénéficie d'une très bonne équipe d'entraineurs et elle est très disciplinée. Chaque joueur connait très bien son rôle, souligne l'entraîneur russe Sergei Nemchinov. J'ai dit à mon équipe qu'il ne fallait pas commettre la moindre erreur contre cette formation."
Les Canadians ont adopté le système de jeu établi par l'entraineur-chef Brent Sutter lorsqu'il a mené le Canada à la médaille d'or lors du championnats mondial junior, en 2005 et en 2006.
Les Russes ont pourtant passé plus de temps ensemble à se préparer en vue de la Super Série, et ont même disputé deux matchs exhibition.
Ils comptent toutefois davantage sur les efforts individuels ou alors sur les longues passes risquées afin de produire à l'offensive. De plus, leur défensive autour du filet et derrière la ligne des buts a été poreuse, et souvent ils n'étaient pas les premiers à atteindre la rondelle.
De leur côté, les trois gardiens du Canada ont réussi à effectuer les arrêts importants, ce qui est d'autant plus important que leur équipe a souvent joué à court d'un homme depuis le début de la série en raison des punitions.
La Russie, elle, ne peut compter sur un gardien fiable, tout comme lors des trois dernières finales du championnat du monde junior, alors que le Canada lui a ravi l'or à chaque occasion.
La Super Série, une idée de Vladislav Tretiak, semblait tenir à coeur aux joueurs russes. Le président de la Fédération russe de hockey leur a d'ailleurs prodigué ses encouragements à l'issue de leur défaite de 6-2 lors du troisième match.
Les Russes ont répondu en démontrant plus de passion et d'émotion que lors des autres affrontements, s'approchant même à un but du Canada en troisième période. C'est toutefois avec bien peu de confiance en elle que l'équipe s'apprêtait à quitter Omsk en direction de Winnipeg, dimanche.
Les Russes doivent désormais accomplir à l'étranger ce qu'il n'ont pu réussir chez eux, c'est-à-dire gagner un match.
Source : RDS.ca